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Ocre rouge
Femme de boue aux cheveux de grémil dont les pas lents craquellent le sol
Murmure des crépuscules et des morts contre nos récits de déments
Le silence sur ses lèvres se consume et le mystère
Langue d’humus et de chair.
Femme de boue aux cheveux de grémil dont le souffle égraine feuilles et plumes
Mugissements de pierres et d’orages contre nos flancs de béton
À quatre, six, huit pattes, des gouffres aux étoiles,
Son ombre chavire l’horizon.
Femme de boue aux cheveux de grémil dont la patience modèle le lit des aubes
Dont l’urine est arche de mousse, les excréments fruits de vergers,
Les paumes tambours de deuil, le nombril puits de lait,
Les yeux œuf de serpent.
Femme de boue aux cheveux de grémil, bercée de sable et de feu, dont la gorge aiguise les armes.
Tags : Poésie, Behigorri